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En résidence de création

Le bateau de la liberté
Nina Almberg

■ Octobre et novembre 2022
■ Martigues, Marseille

Le projet d’écriture

Par ce projet d’écriture, Nina Almberg retrace un épisode de l’histoire de Mario Marret. Militant anarchiste, résistant, explorateur, engagé dans tous les combats de son époque, qui décide de construire, chez lui, à Rustrel, le bateau de la liberté. Ce bateau infirmerie était censé partir en Guinée-Bissau, dont les habitants luttent pour l’indépendance de leur pays. Or, une fois la construction du bâteau terminée, nous sommes en 1972, l’indépendance est sur le point d’être gagnée, et Mario ne sait même pas si le bateau pourra flotter. 

Note d’intention de l’autrice

1972. Quelques adolescents traînent sur une petite plage de l’étang de Berre, non loin de Vitrolles. C’est le début de la soirée, ils discutent et fument des cigarettes pendant que le crépuscule s’avance puis s’échappe, laissant place à la nuit. Une bouteille de pastis bon marché circule de main en main, de bouche en bouche. Ils sont seuls dans cet endroit peu fréquenté car peu attractif ; la moindre brise ramenant l’odeur nauséeuse du pétrole jusqu’à cette crique bordée par une eau d’huile. Ils se sentent bien : c’est leur île de tranquillité, leur oasis de calme au milieu des déchets et de la fumée, leur retraite loin d’adultes propres sur eux qui ne s’aventureraient pas parmi tant de désagréments. De mars à octobre, ils sont là dès qu’ils peuvent se réunir, et jamais personne ne vient. Mais ce fameux soir d’été par lequel nous entrerons dans ce récit, des phares transpercent la nuit, un moteur bourdonne de plus en plus fort et enfin apparaît tout au bord de la bande sableuse une Renault Colorale verte qui traîne dans son sillage une remorque qui valdingue entre bitume et gravillons, ébranlant l’énorme masse sombre qu’elle transporte. Un homme petit, la cinquantaine à peine entamée, souple malgré la bedaine qui pointe, ouvre en sautillant la porte du pick-up et en quelques bonds se retrouve près des ados qui ne savent que penser de ce troubleur de tranquillité. L’homme s’appelle Mario Marret. Il est venu depuis Rustrel, dans le Lubéron, transportant un catamaran qu’il a lui-même construit sur son terrain rocailleux, à plus de deux heures de route de la mer. Quand il est parti tout à l’heure de chez lui sans fermer la porte à clé, sur une impulsion brusque, il a pensé qu’il en avait assez de ce bicoque en résine et de son mât de chimère. Que c’était l’heure de le mettre à l’eau.

Nina Almberg

À écouter…

La première chose que je peux vous dire…


Un entretien avec Nina Almberg autour de la revue de La Marelle. Une rencontre animée par Roxana Hashemi, enregistrée en studio à la Friche la Belle de Mai, diffusée sur les ondes de Radio Grenouille et en podcast sur la plateforme Transistor.



Le lieu de résidence

La première partie de la résidence de Nina Almberg est organisée en partenariat avec l’association Par ce passage infranchi. L’autrice passera donc ses premières semaines de travail au Tétrodon de Martigues. La deuxième partie de sa résidence aura lieu à la Villa des auteurs, dans le logement de résidence à la Friche la Belle de Mai.

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