Dernière étape d’une résidence « en voyage » entre Alger et Marseille. Ateliers, rencontres, et poursuite de la réflexion sur la fabrication d’un livre, dans lequel les propres textes de l’autrice croisent ceux des femmes rencontrées et des images captées par des photographes algérois.
Résidence soutenue par l’Institut Français, en partenariat avec la Ville de Marseille, et le Conseil Général des Bouches-du-Rhône.
Mon projet de résidence s’inscrit dans ce cadre un peu particulier qu’est « La Marelle prend l’eau », c’est-à-dire une « double » résidence, en Algérie et à Marseille.
C’est l’Algérie qui a motivé ma demande pour cette résidence. Mes parents y ont passé quelques années de leur vie, je n’étais alors pas née. Mon père y était militaire, ma mère n’avait pas 20 ans quand elle a embarqué à Marseille pour le rejoindre. Je vais y aller à mon tour et je ressens important ce voyage, comme un chemin nécessaire, je ne saurai pas aujourd’hui dire pourquoi. Peut-être pour comprendre mon mutisme, mon refus du dialogue sur « ces années-là », et tenter de libérer les mots ? Pour marcher dans leur pas, je ne crois pas, après tout, c’est leur histoire… Est-ce aussi un peu la mienne ?
Je pense aussi à ma grand-mère qui a fait le voyage. Je l’imagine sur le port de Marseille, je la vois seule au bastingage – à quoi pensait-elle ? Qui était cette femme ? Je me dis, voyager, c’est partir à la rencontre de l’autre et de soi-même, de soi-même grâce à l’autre. Est-ce que je pars à la rencontre de ces femmes qui m’ont précédée, de ces épouses, de ces mères, de moi tout au fond ?
Le voyage ne sera pas que solitaire et il se fera aussi par le biais de l’écriture : j’écrirai avec d’autres femmes, algériennes d’Alger, algériennes de Marseille, femmes d’ici, de là et d’ailleurs, pour partager, explorer, tenter de répondre. Oui, quelque chose de cet ordre-là qui se « fabrique » ensemble. Quand j’étais petite, on me disait : « Tu verras plus tard, quand tu seras une femme. » Je verrai quoi ? Qui suis-je aujourd’hui ? Qui sommes-nous ?
Une évocation du travail de l’atelier « J’entends des chants de femmes » (création en cours, janvier 2017) par Marie et Alphonse
Voici le point de départ du travail d’écriture collectif
À Marseille, La Marelle dispose de deux appartements indépendants, l’un sur le site de la Friche la Belle de Mai, l’autre à proximité du Palais Longchamp.
À Alger, Laurence Vilaine est hébergée au Centre d’Études Diocésain Les Glycines.
La Marelle remercie Sofiane Hadjadj, pour son intermédiaire, et le père Guillaume Michel, pour son accueil.
En plus des événements signalés sur cette page, Laurence Vilaine a participé à :
La Marelle
La Friche la Belle de Mai
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La Marelle est une structure résidente permanente de la Friche la Belle de Mai
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