Ça part d’un coup de vent
"Anita l’avait dit, Dieu viendra au village, tout endimanché et sans souffler mot. Et ça a été la lubie de trop."
Telles sont les premières lignes à ce jour du nouveau roman de Laurence Vilaine.
Note d’intention de l’autrice
Je peux dire qu’Anita n’est autre qu’Anita-n’a-qu’un-œil pour beaucoup, mais je ne sais pas bien pourquoi sa mèche cache celui qu’on ne voit jamais. Je peux aussi dire que le vent souffle dans ce roman, de la poussière dans les yeux, du mépris sous les portes, des effluves d’on-ne-sait-pas-trop-quoi qui dérangent, et surtout, surtout, une voix qui s’élève, qui caresse ou qui râpe, peut-être qu’elle crie ou rassure ou répare – un charabia qui semble devenir un chant, comme un aveu dans une autre langue ? Il est aussi question d’un oiseau de passage qui n’est pas pour rien dans cette histoire et pourrait bien léguer son nom à quelqu’un quelque part.
Le roman part de tout ça, d’un coup de vent, d’une mèche qui s’envolera peut-être au premier mistral. C’est le temps long de l’écriture qui conforte les intuitions des départs ou les ébranle, et fait surgir ce que souvent je ne soupçonne pas.
Laurence Vilaine
À écouter…
La première chose que je peux vous dire…
Un entretien avec Laurence Vilaine autour de la revue de La Marelle. Une rencontre animée par Roxana Hashemi, enregistrée en studio à la Friche la Belle de Mai, diffusée sur les ondes de Radio Grenouille et en podcast sur la plateforme Transistor.
Autour de la résidence
Ce roman, à l’aube de son écriture en 2021, a également fait l’objet d’une résidence à Reillanne (04) portée par l’association Désirdelire.
Laurence Vilaine a pu, grâce à ce séjour, inviter à ses côtés Maryam Chemirani, chanteuse. L’objectif a été "d’explorer avec elle les liens entre le texte qui s’écrit et la voix / le chant qui lui répond, en lien avec l’histoire du roman ; de voir comment le texte peut faire surgir la voix, et comment la voix peut donner une direction à l’histoire."
Le lieu de résidence
Début le printemps 2021, La Marelle a ouvert cette nouvelle "maison", la Villa Deroze, située au milieu des pins, sur les hauteurs de la cité portuaire de La Ciotat. Confiée avec générosité par Danielle Deroze, elle est destinée à accueillir artistes, auteurs et autrices, pour des projets de création qui souvent se croisent ou s’hybrident.
-
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.