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En résidence de création

L'Homme-livre
Michel Parfenov

■ Septembre 2021
■ Marseille

Le projet d’écriture

Il s'agit d’écrire une autobiographie, le récit rétrospectif d’une vie, "pour transmettre une mémoire, une vision du monde, une expérience et des valeurs". Depuis son enfance à Paris dans une famille de Russes blancs jusqu'à la reconnaissance d'un Nobel pour parachever sa vocation d’éditeur, Michel Parfenov raconte sa vie "pour" les livres.

Je pense parfois que seule l'autobiographie relève de la littérature; les romans sont les pelures que nous ôtons pour arriver enfin au coeur qui est vous ou moi, rien d'autre. Virginia Woolf à Hugh Walpole. 

Note d'intention de l'auteur-éditeur

Le livre que je me propose d’écrire est une autobiographie. Philippe Legendre, l’auteur du Pacte autobiographique, la définit comme "[…] le récit rétrospectif d’une vie, ou d’une partie significative de la vie, fait par écrit, dans un but de communication ou de transmission ; c’est un acte rare et difficile, il suppose un travail de composition, il comporte des risques, même si c’est un acte privé ; le but est de transmettre une mémoire, une vision du monde, une expérience et des valeurs. Acte rare, mais destiné à la visibilité.

Pierre Legendre, encore, remarque "qu’à partir de son journal, Michel Leiris dans La Régle du jeu, constitue un fichier de faits, idées, événements, notations, qu'il manipule, classe et reclasse en fonction d'affinités qu'il pressent. Ainsi se constituent des paquets, des constellations de fiches. Une fois un paquet de fiches stabilisé, il devient la base d'un travail d'écriture rigoureux. Leiris s'astreint à composer un texte capable de les traverser dans l'ordre établi au départ. Il y a à la fois exploration (s'aventurer dans des labyrinthes d'associations d'idées imprévues) et sécurité (la fin est donnée dès le début). Tout l'intérêt est dans l'invention d'un trajet, dans les découvertes qu'on fera, dans les continents souterrains que la dynamique de ce mouvement frôlera, évoquera." (C’est moi qui souligne).

Un peu comme Jacques Roubaud dans son dernier livre sous-titré "Autobiographie romanesque",  je ne veux pas me priver de faire des incursions dans d’autres genres comme les mémoires, la biographie, le journal intime, l’autoportrait, l’essai… Temporellement, mon récit se situera entre 1940, la Deuxième Guerre mondiale, et aujourd’hui, 2021. Un temps historique et un temps intime. Par mes parents qui venaient de Russie, je peux remonter jusqu’au début du XXe siècle, une histoire vécue par procuration – la Révolution de 1917 et ce qui s’en est suivi. D’où le sentiment d’être d’ailleurs, un étranger en France, qui a fait siens, au plus profond, ce pays et cette langue.

Découvrir le pouvoir des mots, des livres, pendant la Guerre d’Algérie, avec La Question de Henri Alleg et les œuvres des écrivains algériens, des poètes pour la plupart, la déclaration contre la torture de Mauriac, Malraux, Martin du Gard et Sartre, le Manifeste des 121 titré "Déclaration sur le droit à l'insoumission dans la guerre d'Algérie" signé par les écrivains que j’admirais… : il n’en faut pas plus pour conforter une vocation d’éditeur.

Ce sera compliqué, on apprend sur le tas, des hauts et des bas, mais un beau jour on est au cœur de la machine, au cœur du dispositif. On a la chance de rencontrer les bonnes personnes. De belles personnes, faudrait-il ajouter. Et on sent qu’on a gagné ! On ne vit plus seulement dans les livres, avec les livres, mais pour les livres. C’est ce qui sera raconté en détails avec le point d’orgue qu’a été le prix Nobel attribué à Svetlana Alexievitch.

La vie continue, avec son cortège d’êtres chers qui disparaissent vous laissant chaque fois un peu plus orphelin, mais la terre tourne toujours sur elle-même, on a toujours envie d’en faire le tour.

On a été un jeune homme en colère, on veut rester un vieillard en colère, comme disait Bourdieu... Pas un but en soi, juste l’impossibilité de faire autrement. En homme-livre*, en homme libre.

Michel Parfenov
 
 * Expression empruntée à la brochure publiée par l’association Verbes pour la Fête de la librairie 2018.



Le lieu de résidence

À Marseille, La Marelle dispose de deux appartements indépendants, l’un sur le site de la Friche la Belle de Mai, l’autre à proximité du Palais Longchamp.

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