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En résidence de création

Retrouvons Manon
Gabrielle Schaff

■ Janvier et mars 2020
■ Marseille, quartier Longchamp

Le projet d’écriture

La disparition, la mémoire impossible, et la place – voire la responsabilité – de l’individu dans une situation collective qui le dépasse, sont des thèmes récurrents dans le travail de Gabrielle Schaff. Pour sa résidence à Marseille, elle a souhaité travailler à l’écriture de son deuxième roman.

Note d’intention de l’autrice

Avec Nice et Paris, Marseille est la ville qui compte le plus de caméras de surveillance en France. À l’horizon 2020, Jean-Claude Gaudin prévoit d’en avoir installé 2000. Certaines sont dotées de reconnaissance faciale. D’autres sont équipées de détecteurs de mouvements pour déceler des attroupements de masse et des comportements jugés suspects. Marseille est la seule ville européenne à disposer de ce système de vidéosurveillance dit "intelligent". Les caméras de surveillance se sont peu à peu imposées dans nos vies, l’Europe ayant connu un grand tournant en la matière après les attentats de Paris en 2015. Il sera bientôt possible, dans certaines villes, de suivre à la trace des personnes le long de leur parcours urbain.

Pour écrire Retrouvons Manon, je mène d’ores et déjà une enquête sur l’implantation des caméras de surveillance en France et au-delà. Lors de la résidence à La Marelle, en parallèle avec mon travail d’écriture, j’aimerais approfondir cette recherche à Marseille. L’histoire du roman (la fuite fictive de Manon) me servira de fil rouge. En prétendant que je la cherche, je collecte une matière visuelle et sonore documentaire, partant à la rencontre ses habitants, permanents ou de passage, migrants, sans domicile fixe, itinérants. Il m’importe de recueillir les expériences de ceux et celles qui vivent à la marge et ont appris à s’approprier un espace urbain surveillé 24 h/24 ; mais la parole des vigiles et des vidéo-opérateurs s’ennuyant derrière leurs murs d’écran m’intéresse aussi. Chaque personne observe ceux qui l’entourent, plus ou moins volontairement. Surveillants, surveillés, mobiles, immobiles, tous semblent liés de près ou de loin à cette activité tentaculaire, à l’heure où tout le monde filme tout le monde.

Je n’exclus pas d’utiliser les images "documentaires" issues de cette enquête dans le texte à venir en insérant des photos dans le corps du texte. Une manière de continuer d’explorer les liens entre image et littérature, comme j’avais commencé à le faire dans mon premier roman. J’envisage la résidence à La Marelle comme un temps d’expérimentation visant à hybrider image et texte, réel et fiction. Afin de tisser, peu à peu, le portrait en creux d’une jeune fille en 2020.

Gabrielle Schaff

A écouter...


La première chose que je peux vous dire…


La "revue radiophonique" diffusée sur les ondes de Radio Grenouille et en podcast sur la plateforme Transistor.


Le lieu de résidence

À Marseille, La Marelle dispose de deux appartements indépendants, l’un sur le site de la Friche la Belle de Mai, l’autre à proximité du Palais Longchamp.

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