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En résidence de création

Anamarseilles
Anne Savelli

■ Mai-juin 2012
■ Marseille
Invité : Pierre Ménard

Deux projets

Au cours de cette résidence,  Anne Savelli élabore un texte, Anamarseilles, qui s’enroule et se déroule, se suspend, se disloque, se lance et s’extrait… Dans le même mouvement que Dita Kepler, son avatar poreux et mal défini. Un travail sur l’anamorphose, autant que sur le temps et la géographie de l’écriture.

C’est aussi pour l’autrice l’occasion d’inviter Pierre Ménard, afin de travailler sur un livre commun, un itinéraire  virtuel, puis réel, entre Paris et Marseille.

Note d’intention du projet Anamarseilles

Dita Kepler est, depuis quelques années, mon avatar sur Second Life.
Jamais ou presque je n’ai utilisé l’interface du jeu. Par contre, je me sers de ce qui la caractérise (le fait qu’elle puisse changer de forme, voler, planer) pour la faire évoluer dans des lieux « réels » où je me trouve en résidence : ainsi a-t-elle traversé le Cent Quatre, à Paris et dort-elle parfois dans une maison de Montreuil (pigeonnier phare cabane de chasseurs). Malgré sa liberté de mouvement, Dita Kepler vit sous contrainte : sa tête est dans le bruit. Poreuse, mal définie, elle est parasitée par des cris, freins, slogans, injonctions diverses et progresse pour s’en libérer. Par moments, elle croise ce qu’elle nomme l’objet du désir. Il est difficile de savoir s’il l’aide ou non dans cette tâche.
Pour avancer, elle se métamorphose en éléments de décors, qu’elle quitte à mesure. Elle n’est donc pas un personnage et si l’on parle d’elle au féminin, ce n’est que sous influence.
Dita Kepler est la maison de Montreuil, le mur qui s’effrite, la fenêtre fermée, ce qu’on imagine de la chambre. Si l’on y tient, c’est aussi la femme dans la chambre, dans la rue ou dans la forêt. Mais pas forcément, et pas en premier.
Le texte Dita Kepler apparaît parfois, par fragments : ainsi est-il possible, ici ou là, d’assister à une danse avec bancs ou d’interroger la douceur avant d’être couvert de feuilles.
Dita Kepler possède un compte Twitter qui lui sert de page. Il arrive également que j’en lise des extraits en public.
Projet au long cours, sans début ni fin, via supports multiples : c’est libre. Et même, qu’on le sache, Dita Kepler n’est pas toujours mon avatar : qui veut s’en empare. Certains, auteurs, joueurs, l’ont déjà transportée ailleurs. Cependant, je signe ici ce travail intitulé anamarseilles, entamé à La Marelle.

En voici le principe.

Pour une raison tenue secrète, Dita Kepler va s’anamorphoser. Elle partira pour cela d’un point A et va s’allonger, se tendre, briser ses contours, bref résoudre la question de sa forme sans jamais quitter cet ancrage (le point A) jusqu’à joindre un point C dont la distance pourra varier. De l’un à l’autre devenue courbe, elle passera, parfois, par un point B.
Les points A, B, C pourront être des lieux, des textes, des hommes, des personnages, des objets, etc. Toujours aimés.
Elle, pour les lier, pourra devenir onde, fil, brin de laine, ligne, dessin, rail : nous verrons bien. S’enrouler et se dérouler, se suspendre, se disloquer, se lancer, s’extraire, ici comme aux alentours, tel est le programme.
À partir de maintenant, Dita Kepler est à Marseille, dans une villa de maître située en hauteur, le long d’une voie ferrée.

Anne Savelli

 

Ce projet a abouti en 2015 à la parution de Anamarseilles aux éditions de La Marelle.



Le projet Voyage intemporel de Paris à Marseille

Durant sa résidence à La Marelle, Anne Savelli participe aussi à l’événement « 48h Chrono », organisé par la Friche la Belle de Mai, où elle propose un atelier avec Pierre Ménard, autre auteur passionné par les nouvelles formes d’écriture, et qu’elle a invité quelques jours à partager sa résidence. 

Il s’agissait pour eux d’évoquer leur livre commun en cours de finalisation. À partir d’images captées sur Google Street View, une écriture/déambulation dans la ville, des photos et notes sur le lieu, le trajet, le décor…

Ce travail en dialogue a abouti à la publication du livre numérique Laisse venir. 

Anne Savelli revient aussi à Marseille en novembre 2012, notamment dans le cadre du colloque « Les écrits du numérique », coorganisé par Alphabetville et La Marelle, puis plusieurs fois depuis la publication de Laisse venir.

Ses rencontres

  • Vendredi 7 mars 2014, 8h00 à samedi 8 mars 2014, 17h00 — Des mots défrichent, La Friche la Belle de Mai, Marseille
    Le Printemps des poètes, manifestation nationale dont la thématique 2014 s’intitule Au cœur des arts, est le moment idéal pour proposer la première édition d’un temps fort. Un moment qui permet aux auteurs ayant effectué une résidence à La Marelle de mettre en valeur leur travail d’écriture, de restituer au public leurs créations, de proposer des lectures, rencontres, performances ou ateliers sur les lieux même de leur production, à la Friche la Belle de Mai et à Marseille, quelques mois après…
    • Mercredi 1 mars 2017, 18h00 à 22h00 — En friche. Avec L’aiR Nu
      Jardins de la Villa des Auteurs – Friche de la Belle de Mai, Marseille
      Déambulation littéraire et sonore suivie d’un atelier d’écriture in situ / Villa des auteurs (La Marelle), La Friche la Belle de Mai, Marseille.
    • Jeudi 2 mars 2017, 10h00 à 21h00 – Les écrits du numérique #3, La Friche la Belle de Mai, Marseille
      Une journée de réflexion et de partage sur les pratiques d’écriture numérique, organisée par Alphabetville et La Marelle, en partenariat avec l’Institut de Recherche et d’Innovation / La Friche la Belle de Mai, Marseille. Parmi les invités : Pierre Ménard et Anne Savelli.
    • Jeudi 2 mars 2017, 18h30 à 21h00 – « Faits divers » : les écrits du numérique
      Café-librairie La Salle des Machines, La Friche la Belle de Mai, Marseille
      Une soirée lecture et présentation de projets, dont celui de Pierre Ménard et Anne Savelli, Laisse venir. Organisé par Alphabetville et La Marelle, en partenariat avec la Salle des Machines / La Friche la Belle de Mai, Marseille.
      Est présentée également à cette rencontre le projet de Marie Deschamps Drôles d’oiseaux, issu d’un travail de résidence à Toulon, avec l’aide du CD83. 
    • Samedi 17 mars 2018 à 16h — Salon du livre, Porte de Versailles, Paris La Marelle présente ses actions et en particulier ses parutions numériques durant le Salon du Livre Paris, sur le stand de la Région Sud-Provence Alpes Côte d’Azur (K18). Ce samedi 17 mars : rencontre avec l’autrice Anne Savelli, pour ses deux ouvrages parus à La Marelle, Anamarseilles et Laisse venir (coécrit avec Pierre Ménard).

    Le lieu de résidence

    À Marseille, Anne Savelli et Pierre Ménard ont été accueillis dans l’appartement de La Marelle situé à la Friche la Belle de Mai.

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