Pas de rapport entre le plan de la ville, la copie que nous en propose Google Maps et l’image mentale qui surgit en nous, à l’appel des adresses ou des noms de toutes les villes traversées durant ce parcours du Nord au Sud, du sédiment déposé dans la mémoire par nos vagabondages quotidiens.
Octobre 2017 (3e édition)
Chacun de leur côté, Anne Savelli et Pierre Ménard ont construit d’abord un itinéraire virtuel, en une dizaine d’étapes, constitué de textes et de photographies, des captures d’écran prises à partir de Google Street View. Ils ont ensuite fait le voyage réel, en train, pour se rendre ensemble à Marseille un jour de mai 2012. Pour en revenir avec ce livre, dont le format numérique propose un mode de lecture et d’écriture adapté à ce qui fait « le propre de tout voyage, un cheminement ».
Dès le début, ce lien entre Paris où Anne et moi nous vivons, et Marseille, où Anne et moi avons des attaches, des histoires à raconter, et cette route qui relie les deux villes d’un bout à l’autre de la France, ces chemins qu’il nous faut emprunter pour les relier, notre voyage intemporel rappelle celui vécu et décrit par Julio Cortázar et Carol Dunlop pendant un mois sur l’autoroute Paris-Marseille, récit publié chez Gallimard, en 1983 : Les Autonautes de la Cosmoroute.
À l’automne 1978, donc, les bases de l’expédition étaient déjà jetées, avec les règles du jeu suivantes :
1. Faire le voyage de Paris à Marseille sans quitter l’autoroute une seule fois.
2. Prendre connaissance de chaque parking, à raison de deux parkings par jour, en passant toujours la nuit dans le deuxième quel qu’il soit.
3. Faire des relevés scientifiques de chaque parking, et prendre note de toute autre observation pertinente.
4. S’inspirant peut-être des récits de voyages des grands explorateurs du passé, écrire le livre de l’expédition (modalités à déterminer).
Célébration du pur présent, leur voyage, à rebours du temps, n’en révèle pas moins leur époque, et par écho, entre en résonance avec la nôtre.
L’idée de départ était de refaire ensemble, en voiture, le chemin réalisé depuis notre domicile, séparément, derrière l’écran de notre ordinateur et sur la carte. Revenir sur les mêmes lieux avec la possibilité de s’y arrêter plus longuement. Mais nous ne sommes pas passés par les mêmes endroits, nous n’avons pas suivi le même chemin, chacun de son côté pour mieux se retrouver.
Le chemin vaut plus que la destination : c’est ce qui nous permet de continuer à y croire mais aussi, en un sens, ce qui tient en vie.
Anne Savelli est née à Paris en 1967, ville où elle vit toujours. Elle a notamment publié Décor Daguerre (L’Attente, 2017), Franck (Stock, 2010), Décor Lafayette (Inculte, 2013) et Île ronde – déchirure / tempête, variation pour Dita Kepler (éditions Joca Seria, 2014). Elle fait partie du collectif L’air Nu.
Pierre Ménard, né à Ris-Orangis en 1969, est un écrivain français. Bibliothécaire, il vit et travaille à Paris. Il a animé de 2008 à 2015 la revue de création d’ici là, éditée par publie.net, dont il fait partie du comité éditorial. Actif sur le web depuis 2005, il crée le site Liminaire en 2009, qui devient son principal lieu de création. Il mène régulièrement des ateliers d’écriture et de création numérique.
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