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En résidence de création

Cassez-vous de notre île !
Tereza Horváthová

■ Mai 2025
■ La Ciotat
[Avec la CzechLit]

Le projet d’écriture

Tereza Horváthová est la lauréate 2025 d’une résidence croisée Prague-Marseille proposée par la CzechLit et La Marelle.

Accueillie en résidence à La Ciotat, Tereza Horváthová poursuit l’écriture de Cassez-vous de notre île !, un projet de prose destiné aux enfants de 9 à 13 ans. L’histoire retrace le quotidien d’Alex, 14 ans, nouvel arrivant sur l’île isolée de Doran, où il espère enfin poser ses valises et retrouver paix et stabilité. Il se lie d’amitié avec Julia, une habitante de l’île, et leur découverte d’une vieille lettre les entraîne sur la piste d’un mystère lié à une grotte oubliée. Mais une étrange épidémie, la disparition de la famille de Julia et la méfiance croissante des habitant·es viennent bouleverser leur aventure. Racontée du point de vue de deux enfants, l’histoire mêle aventure, secrets de famille et exclusion, sur fond de vie insulaire en voie de disparition.

Note d’intention de l’autrice

Lorsqu’Alex s’installe sur l’île méditerranéenne de Doran avec ses parents et ses jeunes sœurs, il semble qu’il va enfin trouver la paix et la tranquillité. Ses parents déménagent trop souvent, si bien qu’Alex et ses sœurs changent constamment de maison et d’école, vivant dans une insécurité permanente. Cette fois, les choses semblent prometteuses : la petite île de Doran, presque invisible depuis le continent (l’île la plus éloignée et la plus orientée vers la mer), sur laquelle sa mère a hérité de la maison de son oncle, paraît être le refuge idéal. Et les parents promettent de rester au moins un an !

Il n’y a qu’un appontement et une petite ville bondée, beaucoup de maisons qui se remplissent l’été, une école que fréquentent quatre enfants, un phare sur une colline, une petite plage de sable. À la place des arbres, de grands roseaux poussent partout, traversés par des tunnels de sable. Les bateaux n’accostent ici que lorsque le vent ne souffle pas du sud. La vie sur Doran est un peu monotone, comme c’est souvent le cas sur de telles îles. Elle s’anime surtout sur l’appontement, lorsque le bateau arrive avec les courses et les cartons commandés par Luka, un commerçant local — le seul vrai loup de mer qui reste sur l’île.

La plupart des habitants quittent l’île pour l’hiver et ne reviennent qu’à la fin du mois de mai pour louer leurs maisons aux estivants. À l’approche du printemps, le village est donc presque vide, et certaines maisons tombent même en ruine. Les Doriens se réunissent aussi pour la messe dans l’ancienne église locale (si le prêtre de la paroisse vient) et au club de football, comme ils surnomment noblement le hangar en tôle avec un bar, sur la plage de terre battue près de l’île.

Mario vit ici de façon permanente. Il est l’un des rares à n’avoir pas cessé de cultiver la terre, à entretenir quelques vignobles, à produire du vin artisanal acide et de l’eau-de-vie de figue sucrée. Pendant l’hiver, outre lui et son fils, il y a Francine, une vieille retraitée française ; Tonio, un fou ; Tomen Tarabokija, employé d’une compagnie maritime ; Stefanie, sa femme postière ; leur fille Fani ; Myrta, enseignante et aubergiste tout à la fois ; et quelques personnes poussées par le vent du nord, comme Melita et Alan Jasno, qui vivent ici avec leur fille Julia depuis plusieurs années.

Les Jasno connaissent bien les parents d’Alex, car Alan est originaire de la République tchèque, comme eux, et est un ancien camarade de classe de la mère d’Alex. Alex, 14 ans, et Julia, 12 ans, deviennent rapidement amis et commencent à explorer ensemble des endroits où Julia n’est jamais allée. Grâce à une lettre d’un émigré doranien datant des années 1960, qu’ils trouvent dans un coffre abandonné dans une casse locale, ils apprennent l’existence de la grotte de Doran. Il s’avère qu’il existe de nombreuses autres légendes et histoires sur l’île, et le récit promet d’emblée de merveilleuses aventures d’enfance…

Mais une épidémie de poux s’abat sur l’île, et tout va de travers… La famille Jasno disparaît mystérieusement, et tout le monde commence à tourner le dos aux immigrants, sauf Mario et Susan. Où sont passés les Jasno, et qui sont-ils vraiment ? Avaient-ils réellement si peur des poux ? Et qui est la fille qui ressemble à Julia et qui est enterrée dans le cimetière de Doran ? Les parents d’Alex sont-ils sur le point de déménager à nouveau ? Pourquoi les habitants de l’île leur tournent-ils le dos ? Et qu’y a-t-il vraiment dans la grotte de Doran ?

Quand les problèmes d’adultes deviennent-ils des problèmes d’enfants ? Quand une île idyllique peut-elle devenir une prison pour certains et un cauchemar pour d’autres ?
Racontée du point de vue de deux enfants, l’histoire explore la facilité avec laquelle on peut devenir un paria et une épine dans le pied de la majorité, ainsi que le défi que représente le fait d’être l’enfant de ses parents. L’intrigue principale suit Julia et Alex, mais des intrigues secondaires racontent aussi l’histoire de l’île tout entière et de ses habitants : ce monde en voie de disparition des petites îles autosuffisantes, où, pendant des siècles, les gens ont vécu et travaillé en lien étroit avec une nature imprévisible ; comment les échos de la grande Histoire l’ont perturbé, mais aussi comment certaines histoires peuvent toucher ceux qui, apparemment, n’ont rien à voir avec elles. 

Tereza Horváthová



Le lieu de résidence

La résidence de Tereza Horváthová a lieu à la Villa Deroze située au milieu des pins, sur les hauteurs de la cité portuaire de La Ciotat. Confiée avec générosité par Danielle Deroze, elle est destinée à accueillir artistes, auteurs et autrices, pour des projets de création qui souvent se croisent ou s’hybrident.

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Partenaires et structures associées

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