Skip to main content

En résidence de création

La photo retrouvée
Pierre Primetens

■ Février et mars 2023
■ La Ciotat

Le projet d’écriture

La photo retrouvée est basée sur un paradoxe. Pierre Primetens veut faire un film sur son histoire mais il ne possède quasiment aucune image de lui enfant, ni de sa famille. Cette absence d’images, cette carence, sont les moteurs même de son film : pour raconter cette histoire, il va emprunter les images des autres. Ces images faites par d’autres, quotidiennes, parfois banales, sont fascinantes. On se reconnaît dans ces scènes, ces poses. Elles font ressurgir les fantômes du passé, elles nous happent, elles nous parlent tous.

C’est parce que l’histoire de ma famille est emblématique d’une époque dont les effets se perpétuent encore aujourd’hui, qu’il me semble important de la partager. C’est cette complexité, cette ambigüité, ce constant aller-retour entre mes souvenirs et leur mise en perspective d’une réalité plus large qui est travaillée dans ce film.

Note d'intention du réalisateur

J’ai conscience de ce que l’on peut ressentir à la lecture du récit qui suit : un monologue qui dévoile des pans entiers d’intimité, d’une psyché, d’une sexualité. Il y a une forme d’obscénité à tout dévoiler et ma franchise ne peut être le seul alibi de cette révélation publique. Je trouve des portes par lesquelles j’invite le spectateur à entrer dans mon histoire.

Les récits de vie passionnent lorsqu’ils interrogent l’inconscient collectif, l’histoire politique d’un pays ou les mystères de la psyché. Mon histoire s’inscrit dans une époque, qui va de la guerre d’Algérie aux années 70 et 80, avec les vagues d’immigration portugaise et mauricienne en France. Elle nous parle de la violence des rapports coloniaux et post-coloniaux. C’est une histoire qui circule entre différents territoires (l’Algérie, la France, le Portugal, l’Île Maurice). Elle raconte une poignée de destins violents, intrinsèquement liés les uns aux autres, par des mariages et des liens du sang. 

La photo retrouvée raconte également ma lutte pour l’intégrité de l’identité sexuelle. Le film témoigne du contrôle des corps et de la sexualité par nos sociétés, particulièrement dans les années 70. D’abord par la maîtrise du corps des femmes qu’on assujettit, qu’on achète, qu’on rabaisse. Et par la détestation de l’homosexualité, qu’on relègue aux marges, qu’on tait, qu’on méprise.

C’est parce que l’histoire de ma famille est emblématique d’une époque dont les effets se perpétuent encore aujourd’hui, qu’il me semble important de la partager. C’est cette complexité, cette ambigüité, ce constant aller-retour entre mes souvenirs et leur mise en perspective d’une réalité plus large qui est travaillée dans ce film.

Pierre Primetens

À écouter...

La première chose que je peux vous dire…


Un entretien avec PIerre Primetens autour de la revue de La Marelle. Une rencontre animée par Roxana Hashemi, enregistrée en studio à la Friche la Belle de Mai, diffusée sur les ondes de Radio Grenouille et en podcast sur la plateforme Transistor.



Le lieu de résidence

Depuis le printemps 2021, La Marelle a ouvert cette nouvelle « maison », la Villa Deroze, située au milieu des pins, sur les hauteurs de la cité portuaire de La Ciotat. Confiée avec générosité par Danielle Deroze, elle est destinée à accueillir artistes, auteurs et autrices, pour des projets de création qui souvent se croisent ou s’hybrident.

  • Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.