Il y a tout pile un an, en résidence à La Marelle, à Marseille j’écrivais ces mots, avec cette vue là, de ma fenêtre.
Il y aurait des corps à corps sans contacts
Des façons de ne pas toucher
De ne plus s’approcher
De ne pas frôler la peau
Des voix dont la chaleur vous encombre
Des mots tapés
Plutôt qu’entendus
Des machines sans contact
Pour éviter de toucher l’argent
Sale
Qui circule librement
Des outils pour ne plus entrer en contact direct
avec
Le corps
Contaminé
Des précautions à prendre
Manier
Le corps
Avec des gants
Avec des protections
Des dématérialisations sans cesse
Des organes dont vous ne voulez plus vous approcher
Des corps qui vous embarrassent
Dont vous ne savez plus que faire
Des corps que vous ne pouvez pas
Plus
Caresser
Ni même
Frôler
Photographie et texte : 1er avril 2019