La première chose que je peux vous dire c’est que les jardins de Baya ont mis des rires et des larmes dans nos lundis– et je dis "nos" parce que l’écriture peut réunir à ce point qu’on s’approprie même les jours de la semaine.
La première chose que je peux vous dire…
Baya
Revue HS #4
La première chose que je peux vous dire…
La première chose que je peux vous dire c’est que les jardins de Baya ont mis des rires et des larmes dans nos lundis - et je dis "nos" parce que l’écriture peut réunir à ce point qu’on s’approprie même les jours de la semaine.
Les textes
Les oiseaux
Un paon, un pot de fleurs devant lui et un animal derrière, on dirait un chat à côté d’un arbre ?
Ce paon, il me fait penser aux oiseaux de mon mari qui sont sur le balcon dans leurs cages.
Ils ont de belles couleurs sur leurs ailes et sur la tête.
Le pot de fleurs me fait penser aux fleurs que ramène mon mari de temps en temps à ses oiseaux.
Yamina (d’après Oiseau aux ailes bleues, circa 1945, collection particulière)
Mère et fille
Une mère et sa fille discute. Leurs regards me disent qu’elles sont énervées.
La maman occupe un champ principal dans la famille.
Quand la maman veut se remarier, les enfants n’acceptent pas ; ils pensent qu’elle va les abandonner et que ça va créer des problèmes.
Kheira (d’après Le rêve de la mère, 1947, collection particulière)
Enfance
Baya, enfant.
Une jeune fille porte des vêtements traditionnels.
Elle tient une sculpture, son regard dit l’inquiétude et l’intelligence à la fois.
J’avais 13 ans, j’ai toujours rêvé d’être artiste, d’exprimer tout ce que j’ai vécu.
Je rêve de la liberté, je rêve d’être libérée, j’apprends chaque jour, je veux devenir une femme militante qui laisse son impact, qui change quelque chose.
Saida (d’après Portrait de Baya, 1947)
Édito
Mes Lundis avec Baya…
Dans le cadre de l’exposition « Baya. Une héroïne algérienne de l’art moderne » présentée au Centre de la Vieille Charité u 13 mai au 24 septembre 2023, les Musées de Marseille, La Marelle et l’association Cultures du Cœur 13 se sont associés pour imaginer une résidence d’écriture en hommage à l’œuvre, la trajectoire artistique et le destin singulier de l’artiste Baya (Bordj el Kiffan, 1931 - Blida, 1998).
Accompagnée de l’autrice Laurence Vilaine, autrice en résidence à La Marelle, et en coopération étroite avec le service des publics et de l’action culturelle des Musées de Marseille, une dizaine femmes, adhérentes à l’association Cultures du Cœur 13, ont été invitées à participer à des ateliers d’écriture. Tous les lundis, du mois de février au mois d’avril 2023, seules ou de manière collective, Aline, Hadjer, Kheira, Kheira F., Manal, Naziha, Saida, Samia et Yamina ont écrits 25 textes : des contes, des poèmes, des récits et des lettres adressées à Baya. Tous retracent leurs sentiments vis-à-vis de son parcours, son enfance, sa vie d’artiste femme ou célèbrent son œuvre, comme un écho à leurs histoires personnelles.
L’ensemble de ces textes fait aujourd’hui l’objet d’un recueil, édité par l’association La Marelle. Certains d’entre eux ponctuent également le parcours de l’exposition au Centre de la Vieille Charité, pour proposer, avec les Musées de Marseille, une autre approche, littéraire et sensible, de la trajectoire d’une artiste majeure du XXe siècle qui retrouve aujourd’hui sa juste place dans l’histoire de l’art moderne à l’international.
Fanny Pomarède
Directrice de La Marelle
Nicolas Misery
Directeur des Musées de Marseille
Mai 2023
Informations
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Prix3,00 €
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Nombre de pages19
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Parution10/05/2023
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