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Xavier & Dominique

Carnet de résidence

Don Datto di Melito

26 Mai 2016

La première chose que j’ai vue en entrant à la villa des auteurs, c’est la photo de Xavier Bazot au mur des artisans de la plume qui m’ont précédé en escale à La Marelle. Il s’y était donc arrêté, lui aussi, jadis. Quand ? Pour quel projet littéraire ? Nous n’avons lui et moi jamais eu l’occasion d’en parler. J’ai donc cherché dans les rayonnages trace et trouvé sans grande difficulté deux petits opus qu’il a écrits ici ou ailleurs ? Je les ai aussitôt rapatriés en douce dans mon programme de lecture, car il n’est pas encore bien lourd. Pour me mettre en jambes : « le Gradus » de Bernard Dupriez, « Essais sur le roman » de Michel Butor et « Les règles de l’Art » de Pierre Bourdieu. « Le Gradus » ! C’était pour rire… Celui-ci, je le laisse aux universitaires.

Pour caresser mon sujet dans cette résidence d’écriture, j’y avais ajouté « Le manuscrit trouvé à Saragosse » de Jean Potocki sur les conseils de Pascal Jourdana. J’avais déjà vu le film au Festival  du Cinéma Méditerranéen de Montpellier. L’adaptation cinématographique de 1964 par Wojciech Has est une pure merveille.  Mais je ne suis ici ni pour lire, ni pour faire du cinéma, mais je lirai du Xavier Bazot sur mon temps libre, « Au bord » & « Stabat Mater ». À te lire Xavier ! Toi qui as pris grand soin de rédiger l’entretien du dossier de presse des « 3 Vies du Chevalier », au moment où le monde extérieur à mes folies cinématographiques ne daignait encore  y prêter grande attention. J’ai eu chaud. J’ai eu froid plutôt et pas que dans le dos. Vous savez, la sueur qui se colle, glaciale, à votre âme quand vous courez par une nuit d’hiver sans grand manteau.

Aujourd’hui, c’est différent… Les temps mauvais m’ont donné raison et ce film, pour beaucoup, est un phare. L’histoire finit bien. Et des circonstances de ma rencontre avec Xavier, disons juste, amis lecteurs, que nous œuvrons côte à côte à Paris pour le bien de la communauté des auteurs. Xavier est actuellement au Japon. Il ne sait pas que je suis à Marseille. Je lui enverrai dès demain le lien de cette première publication sur le fil d’actualité de La Marelle ; de mon premier post sur le blog comme on dit vulgairement ! Le mot « Blog » à mes oreilles sonne comme pudding. Je n’ai rien contre le pudding mais c’est l’époque des fraises gariguettes dont le parfum est bien plus subtil. Alors je préfère « fil » qui est à la plume légère ce que l’acier de Tolède est à la fine lame. À l’écrit, je ne suis pas un adepte de l’anglicisme à tout va sauf quand il vient de la Canebière où « l’on ne monte pas à Disneyland mais où on va à Euromickey ! » J’ai levé une coupe de champagne en 2012 sur un vol Amsterdam Marseille le jour où cagole & càcou sont entrés dans le Petit Robert.

Aujourd’hui 26 mai 2016, par ces quelques lignes, j’ouvre la résidence marseillaise du « Conte de l’Alycastre » que je dois rédiger intégralement avec mon équipage de mercenaires d’après les feuillets épars que m’a confié en toute discrétion Don Datto di Melito, à l’occasion de sa visite nocturne à la « Bregandaio », mon refuge des Basses-Alpes. Pendant que je dégaine mon Waterman et que je farcis sa pompe, les glaçons de mon Casanis tintent comme les gréements d’un voilier à l’amarre dans le vent frais d’un premier matin. Je me suis de l’encre plein les doigts. La page blanche est rehaussée de mes empreintes, comme si ce que j’allais écrire est de moi.

 

Extrait du carnet de bord des « Contes de l’Alycastre » et cliché de Dominique Dattola, directeur de la publication, au premier jour de sa résidence à la Villa des Auteurs de la Friche de la Belle de Mai Marseille, ce 26 mai 2016.

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