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En résidence de création

La Succession
Maïté Grandjouan

■ Septembre 2020
■ Marseille

Le projet d’écriture

Fantasma, la première bande-dessinée de Maïté Grandjouan, était inspirée du mythe de Orphée et Eurydice et traitait du deuil. Pour cette première histoire, elle avait imaginé des cases comme des tableaux, pour un résultat qu’elle souhaitait pictural avant tout.

Pour sa deuxième bande-dessinée, sur laquelle elle travaille depuis l’été 2018, elle a eu envie de consacrer plus de temps à l’écriture.

Note d’intention de l’autrice

Au fur et à mesure des différentes versions de La Succession, j’ai réalisé que je voulais me concentrer sur les personnages. Qu’on ait le sentiment qu’ils soient vivants, que l’histoire était personnelle et incarnée. Je tenais à me livrer plus dans ce deuxième ouvrage. L’histoire n’est pas autobiographique mais elle aborde des thèmes qui me sont chers. Dans cette histoire, on suit une jeune fille, Ingrid, qui vit un moment éprouvant émotionnellement et, à cause de la solitude, perd contact avec la réalité. Elle se met petit à petit à confondre les temps de veille et de sommeil. Mettre en scène cet état mental instable, les passages entre le monde intérieur et le monde réel, m’intéresse beaucoup.

Il est primordial pour moi qu’on vive ces moments de doute et de peur avec Ingrid, au plus près de ce qu’elle pourrait ressentir. Pour cela, je m’inspire des films de genre. Le cinéma utilise les outils qui lui sont propres pour créer le trouble, voire l’angoisse, chez le spectateur… J’ai en tête le travail de Roman Polanski, de Lars Von Trier ou encore de David Lynch, qui jouent tous à leur manière avec la notion d’effroi. Le thème de la maison hantée a été abondamment traité au cinéma mais je veux ici la détourner. Et surtout trouver comment utiliser les spécificités de la bande-dessinée pour produire ces même effets chez le lecteur.

La Succession est aussi une histoire de transmission. Ingrid hérite, à la mort de sa mère, de sa maison. Le moment qu’elle passe seule dans la maison est l’occasion pour elle de penser son rapport à l’héritage, sur sa capacité à trier ce que sa mère lui a transmis. Certaines choses peuvent faire l’objet d’un choix conscient, d’autres sont des fatalités qu’on ne peut qu’accepter au mieux.

Enfin, La Succession se déroule à huis clos. La maison est cassée et Ingrid veut absolument la réparer elle-même. Mais elle deviendra pour Ingrid un endroit mortifère d’où il lui faut s’extraire. Le récit sera peint à la gouache, dans un style similaire à mon premier livre. Ce choix me permettra de faire passer beaucoup d’émotions par les couleurs, par l’image, car le récit sera en grande partie muet. Le cinéma là encore sera une grande source d’inspiration, mais aussi la peinture. Je pense par exemple à l’artiste polonaise Aleksandra Waliszewska, qui travaille sur l’horrifique, mais aussi à des peintres du contemplatif, comme Edward Hopper ou Vilhelm Hammershøi.

Maïté Grandjouan  

En son et en images…

Un entretien avec l’autrice

Maïté Grandjouan filmée durant la dernière semaine de son séjour en résidence à Marseille : quelques instants pour faire le point de son travail en cours.


La première chose que je peux vous dire…


Un entretien enregistré dans le cadre des Brunchs littéraires. Ces rencontres, qui s’appuient sur la revue La première chose que je peux vous dire, sont enregistrées en public à la librairie Maupetit à Marseille, puis diffusées sur les ondes de Radio Grenouille et en podcast sur la plateforme Transistor.
Découvrir toutes les rencontres du cycle.
En cas d’impossibilité de réunion publique, les entretiens sont enregistrés directement en studio.


Le lieu de résidence

À Marseille, La Marelle dispose de deux appartements indépendants, l’un sur le site de la Friche la Belle de Mai, l’autre à proximité du Palais Longchamp.

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