Une résidence du Bec en l’air
Memory of Trees
Kathryn Cook
Memory of trees
Un projet en trois volets : une résidence, une exposition, un livre.
L’accueil de la photographe Kathryne Cook en résidence est le fruit d’une coproduction Marseille Provence 2013, de l’association JAF (Jeunesse arménienne de France), et La Marelle (Friche La Belle de mai).
Une proposition des éditions Le Bec en l’air.
Le projet
Memory of Trees commémore le tragique événement que fut, il y a bientôt cent ans, le massacre d’un million d’Arméniens en Turquie. Avant d’envahir la Pologne, en 1939, Adolphe Hitler se serait ainsi adressé à ses commandants : « Qui parle encore du massacre des Arméniens ? ». Par ce constat, il présageait que les Occidentaux tolèreraient n’importe quelle injustice du moment qu’elle ne toucherait pas leurs proches. Le travail de Kathryn Cook se veut l’antithèse de ce raisonnement. Pour elle, la photographie demeure un outil essentiel pour la mémoire de l’humanité et, au- delà, un outil pour questionner les enjeux de cette mémoire. Depuis ses débuts en photographie, elle explore inlassablement cette fonction mémoriale et s’attache à la reconstruction du temps de l’Histoire par l’acte de photographier. Choquée par le fait que la Turquie refuse toujours de reconnaître comme « génocide » les massacres d’Arméniens commis au début du XXe siècle, la photographe prend nettement position au côté des douze pays qui ont reconnu le génocide et s’attache aux vestiges, aux lieux, aux traces d’une mémoire fragile et complexe.
Le travail de Kathryn Cook repose sur l’idée que le passé doit être exhumé, discuté et partagé pour pouvoir construire un futur collectif et pacifié. Elle part ainsi régulièrement à la rencontre de la diaspora arménienne dans les anciens villages arméniens qui jalonnent la frontière syrienne – où l’on a découvert en 2006 des fosses communes soupçonnées d’abriter les restes des victimes arméniennes de 1915 ; à Vakıflı, dernier village ethnique arménien en Turquie – où moins de trente familles de descendants arméniens vivent encore ; à Beyrouth, à Bourj Hammoud – un quartier où des déportés ont survécu au génocide ; ou encore dans villes où les survivants au génocide ont trouvé refuge. Marseille est l’un des asiles les plus marquants du voyage désespéré des exilés arméniens. Y résider lui permettra d’échanger avec la communauté arménienne qui, présente dans la ville depuis le début du XVIIe siècle avec une remarquable activité culturelle et religieuse, a connu, après le génocide de 1915, un développement spectaculaire qui perdure (on estime à 100 000 personnes la communauté arménienne de Marseille). C’est également à Marseille que vit la plus ancienne survivante du génocide. S’appuyant sur une communauté particulièrement active et sur l’association de la Jeunesse arménienne de France, la photographe américaine souhaite achever ici son long travail de mémoire.
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