La résidence de Paul Gaillard se déroule au domaine Saint-Joseph au Tholonet, pendant l’exposition rétrospective Aubrun. En pleine lumière, consacrée au travail du peintre François Aubrun (1934-2009) dans son lieu de travail. En résidence, Paul Gaillard poursuit l’écriture de Journal d’un gardien d’exposition, son premier roman.

Ce projet de résidence découle du travail que j’ai mené autour de l’exposition Aubrun. En pleine lumière, consacrée au peintre François Aubrun (1934-2009), sur son lieu de vie et de travail : le domaine Saint-Joseph, au Tholonet.
Romain Pierre, commissaire de l’exposition, m’avait initialement sollicité pour me pencher sur les écrits laissés par Aubrun (essais théoriques, notes pédagogiques, nouvelles littéraires), afin d’appréhender d’une manière nouvelle sa trajectoire, sa peinture et la poésie qui en émane.
Plongé dans cette matière foisonnante — textuelle, picturale et paysagère — j’ai éprouvé le désir de prolonger ce compagnonnage avec l’univers d’Aubrun, en résidant sur le lieu de l’exposition pendant toute sa durée (du 23 mai au 28 septembre 2025), afin d’y écrire mon premier roman.

Grâce au soutien de La Marelle, ce désir a pu s’ancrer dans la réalité. Notamment dans une réalité sociale, avec la perspective de coupler mon travail d’écriture à une série d’ateliers menés pendant deux mois avec les habitants de la commune du Tholonet.

Ayant, depuis une dizaine d’années, l’habitude de l’écriture courte et quotidienne, cette résidence a pour but de me faire éprouver la continuité.
J’ouvrirai la première page blanche d’un carnet le 22 mai 2025, sans a priori sur ce qui sortira de ma plume. C’est un fil que je suivrai au gré des jours et des rencontres, et qui — j’en suis persuadé — me mènera à la surprise. Pas de thèmes, ni de forme prépensée : un corps pris dans un espace et un temps, à l’écoute, et à l’œuvre.

Paul Gaillard

• Plan Culture et Ruralité, Direction régionale des affaires culturelles

Le Domaine Saint-Joseph est une ancienne retraite de la Compagnie des Jésuites, nichée dans les collines du Tholonet, face à la montagne Sainte-Victoire. Mondialement célèbre grâce au tableau de Cezanne (Vue du Domaine Saint-Joseph, Metropolitan Museum of Art, New York), ce domaine de 25 hectares demeure toutefois l’un des trésors cachés de la région.
Cet été, exceptionnellement, il ouvre ses portes au public pour accueillir une rétrospective du peintre François Aubrun, qui occupa les lieux entre 1963 et 2009, et y produisit l’essentiel de son œuvre – plus d’un millier de toiles, dessins et aquarelles. Régulièrement exposée en France, en Europe et en Amérique du Nord, cette œuvre unique, à la lisière de l’impressionnisme et de l’abstraction, est à découvrir pour la première fois dans l’intimité de l’artiste, au milieu des paysages qui l’ont inspiré pendant cinquante ans.
Ainsi, déambulant parmi les panoramas et les vestiges majestueux du Domaine (notamment l’ancienne chapelle où Aubrun avait aménagé son atelier), nous découvrons les différentes étapes d’une œuvre intense et sensible, celle de l’un des derniers grands peintres naturalistes du XXe siècle.