Whitney Bursch est la lauréate 2025 de l’appel à projet pour une résidence de création à destination des auteur·rices de bande dessinée Marseille-Hambourg, proposée par le Goethe-Institut, la Behörde für Kultur und Medien Hamburg, La Marelle et les festivals de bande dessinée Comic Festival (Hambourg) et BIM! (Marseille).
En résidence, Whitney Bursch travaille sur Nasty Nasty, un projet de manga shoujo qui suit les aventures d’une collégienne nommée Nasty Nasty, une adolescente méchante, perverse, égoïste et dégoûtante qui tente de trouver sa place au sein de sa nouvelle classe.
Il y a quelques mois, j’ai commencé à travailler sur un projet passion : un manga intitulé Nasty Nasty.
Il s’agit d’une élève de seconde nommée Nasty, qui est tout ce que j’aurais aimé pouvoir être : audacieuse, méchante, dégoûtante, sexuellement déviante, violente, grossière et inconsidérée. Nasty ne se soucie pas de ce que les autres pensent d’elle ou des répercussions de ses actes.
Voici l’intrigue jusqu’à présent : Nasty doit redoubler sa classe de seconde et se préparer pour son premier jour d’école. Les rumeurs la précèdent et elle doit trouver une tenue qui permettra à ses camarades de classe de savoir qu’elle n’est pas à prendre à la légère. Dans le métro, sur le chemin de l’école, un vieil homme se touche en la regardant. Elle fantasme sur la situation, ses émotions oscillant entre le dégoût, la jouissance d’être l’objet du désir, le pouvoir, l’excitation et les fantasmes de violence.
Lorsqu’elle arrive à l’école, elle découvre qu’elle n’est pas la seule nouvelle personne de la classe. Il y a quelqu’un d’autre : le garçon blanc le plus doux, le plus beau et le plus innocent qu’elle ait jamais vu. Comme il s’agit d’un manga shoujo, elle va bien sûr tomber amoureuse de lui.
Je veux qu’elle explore ce que l’on ressent lorsqu’on est amoureux d’un garçon blanc efféminé en tant que femme noire sournoise. Je veux qu’elle fasse l’expérience de la jalousie et du désir, qu’elle se demande ce que ce béguin signifie pour sa propre expérience de la féminité et de la désirabilité, et qu’elle comprenne comment cela lui fait prendre conscience de sa place dans la société.
Whitney Bursch