L’Hôtel des Autrices est une plateforme de création, d’échange, d’expérimentation et de publication numérique développée par et pour des autrices. Créé à Berlin en 2020 par le Réseau des autrices francophones de Berlin, l’Hôtel est une réponse directe et concrète aux difficultés structurelles auxquelles sont confrontées les femmes pour libérer un espace mental et physique propice à l’écriture.
Ouvert en septembre 2020 par une quinzaine de membres du Réseau des autrices à l’occasion d’une première résidence d’écriture expérimentale, l’Hôtel des Autrices s’est transformé peu à peu en un lieu de résidence par et pour les autrices du monde entier.
Occupées en mai dernier par Gorge Bataille, Ann Gaspe, Maud Marique et Sarah-Louise Pelletier-Morin lors de leurs résidences numériques, elles se sont peu à peu remplies de mots que nous sommes très heureuses de vous faire aujourd’hui découvrir. L’objectif de cette nouvelle édition était de faire entendre des voix collectives à travers une pratique individuelle. Nous ressentions la nécessité d’aller explorer les souterrains qui nous relient dans l’écriture. Pour ne pas s’isoler, pour dialoguer, pour créer, ensemble. Le paramètre que nous n’avions pas prévu fut l’impossibilité d’écrire traversée par toutes. Que les raisons soient matérielles ou propres à une certaine désespérance face au réel, l’écriture advint hors des sentiers battus de la création.
Comme pour chaque édition, nous vous proposons plusieurs façons de vous immerger dans les textes et vous invitons à l’instar de Dante à « quitter le chemin droit » pour mieux arpenter les chemins sinueux de notre forêt numérique. Au détour d’un bosquet, vous découvrirez Sarah-Louise Pelletier-Morin qui vous attend pour partir en PROMENADE SUR HDA et explorer avec elle les conditions de la création. Ann Gaspe s’est isolée à l’orée des bois de l’enfance pour composer un GLOSSAIRE SUBJECTIF de mots allemands qu’elle fait glisser sur sa langue pour retenir le goût de la mémoire. Gorge Bataille s’est endormie dans un terrier où elle fantasme avec son alter ego, FATAL·e, tandis que la fièvre mord sa chair et la transforme en pierre. Quant à Maud Marique, elle s’est vraiment perdue dans les souterrains de l’Hôtel et sa chambre est encore vide.
Depuis le printemps 2021, La Marelle a ouvert cette nouvelle « maison », la Villa Deroze, située au milieu des pins, sur les hauteurs de la cité portuaire de La Ciotat. Confiée avec générosité par Danielle Deroze, elle est destinée à accueillir artistes, auteurs et autrices, pour des projets de création qui souvent se croisent ou s’hybrident.