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En résidence

Ruptures - Chroniques
Sedef Ecer
et Sonia Ristić

■ Mars et avril 2018
■ Marseille

Le projet

Face aux interrogations liées aux exils et aux migrations, deux écritures se mêlent pour aborder ces problématiques par le biais d’un thème universel : la rupture amoureuse.

Note d’intention des autrices

Les autrices Sedef Ecer et Sonia Ristić écrivent toutes deux autour des interrogations liées aux exils et aux migrations. À la suite d’une proposition du metteur en scène Laurent Maindon, qui les invite à travailler ensemble sur un projet d’écriture composé de plusieurs petites séquences, il leur a semblé intéressant d’aborder ces problématiques par le biais de ce thème universel : la rupture amoureuse. « Depuis quelques années, nous, Sedef Ecer et Sonia Ristić, réfléchissons à un projet de collaboration. Ayant découvert mutuellement nos écritures, nous nous sommes rendues compte d’une évidente parenté entre nos deux univers. L’une comme l’autre, nous explorons la question de la mémoire et du rapport que celle-ci entretient avec le langage. L’une comme l’autre, nous racontons la friction des mondes, le va et vient entre nos « ici » et nos « ailleurs ». L’une comme l’autre, nous tentons de cerner ce qui de nos héritages complexes – historiques, politiques, sociaux, culturels – imprègne le présent ou dessine de possibles futurs. Nous partageons également une certaine vision dramaturgique, le goût de la fable, de « l’histoire bien ficelée », et nos approches théâtrales sont toutes deux nourries de nos explorations d’autres formes littéraires (roman, scénario, poème, nouvelle, etc.). Nous avons accueilli la commande passée par Laurent Maindon et Le Théâtre du Rictus avec joie et excitation : comment en filigrane de ces ruptures amoureuses se devinent les secousses sociétales provoquées par les tensions géopolitiques de ce début de XXIe siècle ? Écrire à plusieurs mains est toujours délicat, mais non moins passionnant. Il faut inventer un cadre, une structure, une façon de procéder qui laisse libre cours aux particularités des différentes écritures et approches, tout en préservant l’unité, la cohérence, de l’ensemble. Trouver les endroits où la choralité peut s’exprimer et d’autres pour laisser s’envoler des solos. Nous avons choisi d’aborder les questionnements, les craintes, les douleurs, mais aussi les joies et les espoirs qu’un moment historique, politique, soulève à travers le prisme de l’intime. Comment nos vies, nos quotidiens, nos choix de chaque instant se retrouvent-ils interrogés, bousculés, ballottés, remis en question par la course du monde ? Comment la petite histoire dialogue-t-elle avec la grande ? 

Où se situent les lieux de confrontation entre les préoccupations individuelles et les destins collectifs ? Qu’est-ce qui, du moment que nous traversons, modifie profondément notre rapport à l’autre, dans sa dimension la plus proche, celle de la famille, du couple ? De fil en aiguille, nous avons resserré le choix des situations que nous souhaitions aborder, et celle de la rupture, de la séparation, du conflit dans la plus petite unité sociale humaine, s’est imposée. Nous partons ainsi sur une structure fragmentaire, en kaléidoscope, en puzzle, où des couples – de longue date ou fraîchement formés, hétéros ou homosexuels, jeunes ou âgés, d’ici et d’ailleurs – se trouvent à cet endroit de rupture, le « breaking point ». Parce que la situation en tant que telle nous semble porteuse de potentiel dramaturgique, mais surtout parce qu’elle nous permet d’aborder tout ce qui la précède. Comment choisit-on celle, celui, avec qui on va cheminer ? Comment la tourmente du monde influe sur ce chemin ? Comment l’amour, dans ses premiers instants nous protège-t-il du monde extérieur et comment le monde extérieur vient-il bouleverser parfois ces citadelles imprenables ? Il s’agit de multiplier les situations, d’en offrir une palette aussi large que possible. Les couples que nous verrons se défaire viendront d’univers les plus variés. Nous désirons également nous offrir la possibilité de creuser des formes différentes, alterner le quotidien avec l’épique, passer du drame à la farce, d’une écriture presque cinématographique à l’abstraction poétique, variant également les durées et les distributions des différentes séquences. »

Sedef Ecer & Sonia Ristić



Le lieu de résidence

La résidence de Sedef Ecer et Sonia Ristić a lieu à la Villa des auteurs, dans le logement de résidence à la Friche la Belle de Mai.

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