Autosurveillance #4
La journée commence par un exercice d’évacuation incendie à la Friche. L’équipe de la Marelle m’a prévenue en amont en me proposant « d’évacuer ensemble ». A 9h30 je n’entends pas l’alarme, alors l’équipe de la Marelle frappe à ma porte. Bons élèves, on évacue quand même sans alarme. Une partie des personnes travaillant à la Friche sont regroupées près du wagon-jeux. Il y a plein de bébés dans des lits à barreaux roulants : c’est l’évacuation de la crèche. Ils sont si petits qu’ils tiennent à 5 ou 6 par lit. On signale que notre alarme ne fonctionne pas à la villa des auteurs. L’homme chargé du test d’évacuation nous répond que c’est normal, il ne l’a pas déclenchée pour l’exercice. On se regarde avec surprise, et puis on remonte.
Découverte du jour, la question de la vidéosurveillance apparaît dans l’affaire Zineb Redouane, la femme morte le 2 décembre 2018 à Marseille quand elle fermait sa fenêtre au moment d’une manifestation, victime d’un tir de grenade de gaz lacrymogène. Elle aurait pu être filmée par une caméra de surveillance à quelques mètres de là, mais l’IGPN a d’abord passé sous silence l’existence de cette caméra, puis finalement expliqué qu’elle était en panne. La famille, qui doute du dysfonctionnement de la caméra, a porté de plainte pour « altération et soustraction de preuve ». L’affaire a été dépaysée à Lyon et n’a pas encore été jugée. Je me rappelle aussi que Cédric Chouviat, mort à Paris le 4 janvier 2020 lors d’une intervention policière, a été plaqué au sol par les policiers parce qu’il avait commencé à les filmer avec son téléphone portable. Cédric Chouviat est décédé comme Adama Traoré suite à un plaquage ventral.