Accéder au contenu principal

Autosurveillance #9

Carnet de résidence

Gabrielle Schaff

19 Janvier 2020

⤴︎ Revenir à la page
Travaux de résidences

Obsession du jour : la prophétie autoréalisatrice. Découvrir Marseille à vélo, aussi, mais quelqu’un au Frac m’a mise en garde d’une chute, me disant que je risquais de me tuer, entre les travaux, les voies de tram, les différences de niveaux, l’absence de piste cyclable. Je n’y ai pas cru un mot, mais quand même, j’hésite.

Je lis Antoine Volodine et me sens obligée d’écouter Alain Damasio sur France Inter. "Les Furtifs" m’attendent chez moi, ce sera ma lecture de février. Archive de Deleuze, 1987 à la Fémis : « Nous entrons dans une société de contrôle. Il n’y aura plus besoin de lieu d’enfermement ». Il prend l’exemple des autoroutes vouées à la privatisation, au contrôle allant crescendo. Le pauvre, s’il savait. Me revient la phrase d’une amie, quand je lui avais dit que j’étais en train d’écrire un texte paranoïaque. "Je suis paranoïaque. Je crois que les gens me veulent du mal. Mais en fait, c’est vrai : des gens me veulent du mal… alors, non, je ne suis pas paranoïaque".

Le soir venu, alors que je descends jusqu’à la place des Réformés en vélo, craignant que ma roue ne se coince dans le rail de tram, je tourne sûrement trop vite le guidon et provoque justement ce que je veux éviter, la roue se coince dans le rail, un réflexe me pousse à me projeter littéralement du vélo et j’atterris debout dans le bras d’un passant ravi. La roue est voilée, la prophétie réalisée.

Lire le portrait de
Gabrielle Schaff
➞ Lire l’intégralité de son