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Autosurveillance #17

Carnet de résidence

Gabrielle Schaff

27 Janvier 2020

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Travaux de résidences

Écrire dans les interstices, les doutes, la dépréciation, au moins essayer, en regardant la silhouette de l’église Notre Dame de la Garde, dont le clocher lointain apparaît dédoublé par ma myopie à cette heure de la journée. Un architecte évoque à la radio Auguste Perret et Le Corbusier. Il déplore des tendances actuelles de l’architecture dirigée contre le peuple (l’exemple le plus frappant étant les bancs sur lesquels les SDF ne peuvent pas s’allonger). Il dit : « l’architecture du mépris a un effet néfaste sur nous tous ». La Bonne Mère est tout sauf ça, et parfois j’en ai ma claque d’être anticléricale. De Perret au Corbusier, de la verticalité à l’horizontalité, pourquoi pas, il peut y avoir des points communs, c’est même sûr.

Je lis Le consentement de Vanessa Springora et revois « L’homme qui dort ». La fille d’un couple d’amis, avec qui j’ai pris un verre à Belleville en décembre, vient de m’envoyer une nouvelle qu’elle a écrite. Elle est étudiante à la Sorbonne, elle vit ma vie d’étudiante à son tour, elle se trouve déjà vieille, comme moi à l’époque et c’est bien naturel car on n’a jamais été aussi âgé qu’au présent. Elle m’avait parlé de « L’homme qui dort », elle m’avait dit à quel point elle aimait ce texte. Dans le film adapté du texte, plusieurs caméras de surveillance sont montrées dans la ville de Paris parallèlement à la tentative du personnage d’ « être sans désir, sans dépit, sans révolte ».

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