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Autosurveillance #19

Carnet de résidence

Gabrielle Schaff

29 Janvier 2020

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Travaux de résidences

J’en suis au moment délicat de l’écriture où je me surprends à entrer dans Google des recherches de type « taille de serveur big data ». Où tout se mélange, de la considération la plus théorique jusqu’à la moindre question technique créé une mélasse absurde, les phrases tirées d’émissions de radio même quand ça parle de tout autre chose que de surveillance, Sophocle, le chocolat 85% et le softdrink au gingembre. Je tire sur le fil et, pour le moment, toute la pelote vient d’un coup et je ne filerai pas la métaphore.

Un gros organisme de surveillance me reçoit pour me montrer leur fonctionnement. J’apprends que le réseau de métro à Marseille est équipé de plus 1000 caméras à lui tout seul (il y a deux lignes de métro à Marseille), sans compter les bus. La Mairie de Marseille, elle, a déjà installée presque 1500 caméras dans les rues. Je comprends que les opérateurs derrière les écrans se bornent à effectuer un travail d’observation, ils ne doivent pas interpréter ce qu’ils voient. C’est aux enquêteurs de le faire. La limite est toujours difficile à poser. On parle de la fonction dissuasive de la vidéosurveillance, des caméras factices. L’un des agents me dit quelque chose que je cherchais à entendre depuis le début, je ne suis peut-être venue que dans ce but : « Ce serait dommage qu’il y ait des problèmes de délinquance dans l’une des plus belles avenues de Marseille ». Je pense à cette expression que j’ai lue plusieurs fois dans les journaux, l’effet de la poussière, ou l’effet du plumeau. Quand on pose un dispositif (souvent coûteux) pour chasser un danger, on le déplace, exactement comme l’érosion du littoral.

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Gabrielle Schaff
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