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© Gabrielle Schaff

Autosurveillance #21

Carnet de résidence

Gabrielle Schaff

31 Janvier 2020

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Travaux de résidences

Je vais au vernissage de l’exposition intitulée Technopolice sur la vidéo-surveillance dans un minuscule lieu nommé "12 900m2". "Il considère que je suis un être subalterne", s’écrie un homme au téléphone près du wagon-jeux de la Friche sur mon passage. C’est moche, mais joliment dit. Au niveau de la gare, une silhouette appuyée contre un mur est visiblement en train de dessiner. Or je sais que les caméras peuvent maintenant détecter des mouvements estimés anormaux sur la voie publique, notamment pour prévenir les tags. En fait, l’homme est simplement en train de gratter un ticket de jeu de hasard à l’aide d’une pièce. Je crois que je me mets à surveiller les autres dans la seule crainte qu’ils ne soient surveillés.

Je retrouve E. au vernissage, qui me présente aux organisateurs de l’exposition et me montre son beau maquillage anti reconnaissance faciale. Des formes noires "cassent" la séparation entre les zones sombres comme les orbites, et les zones claires des joues. Des étoiles sont dessinées entre les deux yeux, la distance entre les yeux étant une des données importantes utilisées pour identifier les visages. Je retrouve plusieurs personnes de mon "réseau" marseillais naissant. Nous parlons d’angles morts, on se dit que pour être invisibles, il faut être nus, je ne sais plus exactement dans quel contexte.

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Gabrielle Schaff
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