J’aurais pu me douter, qu’en revenant je t’aurais trouvé là. Sans réfléchir, j’ai levé la poignée au lieu de la pousser vers le bas, c’est drôle comme nos gestes se souviennent des petits travers et des embûches, ma main avait gardé la mémoire de son installation à l’envers. Par la porte tout juste entrebâillée, c’est venu aussitôt, comme un ballon qu’on te lance avec force et que, plié en deux, tu arrêtes avec ton estomac. C’est venu avec l’odeur en premier, qui ici dit quelque chose de la chaleur, ramassée dans les murs et entre les lattes du vieux parquet, assoupie dans les grands rideaux épais ou juste posée sur les tomettes grâce à elle toujours tièdes, quelque chose de la chaleur qui porte encore un peu du parfum de celui qui est passé juste avant, un peu de la lessive qu’il a utilisée et laissée pour celui d’après, aussi l’odeur est-elle sans doute un peu différente de la fois précédente, et encore de la fois d’avant, mais reconnaissable toujours, à cause du soleil, à cause de la lumière – oui, c’est sûr, ici la lumière a une odeur.
Le texte de Laurence Vilaine, écrit lors de sa résidence à La Marelle à Marseille en juin 2015 et publié aux édition Gaïa, invite le lecteur à la rejoindre dans la Grande Villa, un lieu habité à un moment de doute, évoqué par des impressions que l’autrice sent, ressent, dans son corps, attentive aux imperceptibles changements de lumière, aux sons les plus ténus…
Un univers auquel la création musicale de Bijan Chemirani répond parfaitement. La diversité des instruments (saz, zarb, udu, kalimba, daff…), les inflexions de la voix de l’autrice, une évidente proximité artistique et sensible entre les deux artistes, font de cette lecture musicale un nouvel « objet artistique » : il rend présente la Grande Villa, à la fois lieu réel, espace de l’imaginaire et réceptacle d’une écriture qui se met en place.Par Sons et Par Mots
Laurence Vilaine a également beaucoup photographié la Grande Villa : une projection de ses images poétiques peut accompagner la lecture.
Diaporama disponible sur demande.
La Grande Ville est une coproduction La Marelle et Par sons et par mots.
Merci à Evelyne Sagnes.
Le dispositif de la lecture musicale est très simple : une petite scène, ou un espace intime, où sont installés l’autrice/lectrice et le musicien. Ils se regardent, leurs voix s’entremêlent, texte et musique dialoguent.
N’hésitez pas à nous contacter et à télécharger le dossier artistique.
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