La surveillance est au coeur de l’actualité depuis que l’épidémie a éclaté : traçage, partage de données de géolocalisation, drones estampillés police nationale, attestations de sortie à remplir, je n’en demandais pas tant, pour une résidence d’écriture consacrée à la question, je suis servie en terme d’immersion. Les caméras de surveillance que je cartographiais en janvier - ces fossiles ! - me semblent déjà loin, comme vestige du millénaire précédent. Presque autant que la caméra bouton que j’avais photographiée au musée de la Stasi à Berlin en mai dernier. Je deviens paranoïaque, comme prévu. J’installe divers programmes et logiciels pour effacer mes traces numériques, je modifie mes paramètres de confidentialité sur toutes mes applications, si bien que je sursaute presque dans la rue quand un amie me salue : comment m’a-t-elle reconnue ? Ma messagerie, elle, ne m’identifie plus. Je suis prévenue qu’une tentative de piratage de ma boîte mail a eu lieu en Allemagne, parce que j’utilise Tor Browser comme navigateur qui crypte ma connexion. Une sensation de dédoublement marque ce confinement. Je suis considérée par les Gafam comme ma propre hackeuse. Ce n’est pas si désagréable. Edward Snowden souligne quand même, au passage (on ne se refait pas) que c’est le bon moment pour investir dans le bitcoin.
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