« Trop bizarre le XXIe siècle, j’aurais jamais cru qu’on vivrait dans le futur pour de vrai », m’écrit Xavier. Ouais, ces deux mois à Marseille étaient superbement bizarres. Mon problème depuis le 20 juillet, c’est que je n’arrive pas à lire autre chose que du Stephen King. J’ai voulu faire une pause avec Agatha Christie mais ça n’a pas marché. L’Angleterre d’il y a un siècle, ça ne me dit rien. Moi ce que je veux, c’est l’Amérique des années 70, 80, voire 90. Je veux du New Hampshire, des pouvoirs paranormaux, une hache, deux seaux remplis de sang de cochon, des serviettes hygiéniques, des casseroles accrochées au plafond, un géant avec un trou dans la tête, des leçons d’humour et d’écriture, des gâteaux Ritz avec du beurre de cacahuète dessus, des clowns tueurs, la Police des Jeux. Stephen King m’accompagne depuis la mort de mon père. Il ne me laisse jamais seule avec l’histoire horrible que je suis en train de lire. Quelqu’un prend soin de moi. Stephen King est dans mon cerveau et je suis dans le sien. Dans Misery, il m’explique comment créer un univers qui ne s’écroule pas au bout de 50 pages. King est drôle. Lui-même décrit Carrie comme « L’histoire tordue mais assez rigolote d’une soirée de bal de promotion dans le centre du Maine ».
Lors de ma résidence à La Marelle, j’ai mis de côté (mais pas pour toujours) un projet d’entretiens avec des gens que j’aurais rencontrés ici, etc. Faut dire aussi que l’époque n’est pas trop au face-à-face (j’entends quelqu’un tousser dans la cour pendant que j’écris). Au lieu de ça, je fais des dessins Stephen King avec des taches de sang et je prends des photos Stephen King avec les couteaux de la cuisine. Pour ma sortie de résidence (je pars à la fin de la semaine), je fais une expo Stephen King dans la salle de bains de l’appartement de la rue Léon Bourgeois, sous l’éclairage terrifiant d’un néon détraqué. Il y aura quelques exemplaires de la toute nouvelle mini-revue Copieure spéciale Stephen King dont Xavier Gautier et moi sommes les éditeurs. Je ne sais pas comment ça va se terminer, on verra bien.
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