La première chose que je peux vous dire c’est que je m’apprêtais à mentir aux braves gens de La Marelle. Que j’avais perdu mon passeport. Qu’il avait été brûlé dans un énorme incendie. Dévoré par un carcajou. Emporté par une méga-tornade de Louisiane. Volé par un junkie qui m’a fracassé le crâne à coups de tuyau en plomb. Car voyez-vous, je suis un très mauvais voyageur.
Une résidence d’auteur de BD, un projet d’échanges inter-cités entre les cités Air-Bel, La Rouguière et Michelis, dans les Quartiers Est de Marseille. En partenariat avec Rives & Cultures et les habitants du val d’Huveaune.
La première chose que je peux vous dire c’est que je suis ravie d’être à Marseille ; ravie et curieuse aussi de laisser la ville s’infiltrer dans mon projet, avec sa lumière, ses sons, ses odeurs, ses couleurs et son énergie.
Walid Taher mène une résidence numérique pour réinterpréter son ouvrage « Mes idées folles », avec un texte de Ramona Badescu. En collaboration avec les éditions Le Port a jauni.
Du pianocktail à la pilule qui fait disparaître l’accent, de la machine à remonter le temps au GPS sentimental… Une exposition littéraire et ludique imaginée par l’écrivain argentin Eduardo Berti et le duo d’artistes franco-allemands Monobloque.
La première chose que je peux vous dire c’est que revenir à Marseille est une incroyable occasion pour moi de terminer mon roman dans un endroit inspirant et magnifique. Marseille est à mes yeux comme une cousine de La Nouvelle-Orléans : deux villes portuaires, dynamiques, mixtes, aux communautés singulières et fascinantes.
La première chose que je peux vous dire c’est que pour ma part, je vais tenter de mener plus loin ma petite affaire grandiose : apprendre à écouter, à parler, à lire, à écrire. Sachant qu’écrire est un travail d’archéologie, d’écoute et de restitution des voix, des faits enfouis, inouïs, inaudibles, et cela se fait à plusieurs.
Marjane arrive dans un vieux hangar en bord de mer, sur les bords extrêmes du continent. Mêlant l’absurde et le poétique, une pièce qui interroge des mécanismes d’exclusion (et d’insertion) devenus inhumains…
Analyses de films, éclairages philosophiques, anecdotes et parenthèses oniriques, 227 textes sur un genre “introuvable”. Photographies de Bernard Plossu.
La première chose que je peux vous dire c’est que je suis un écrivain et que je me définis par ce terme depuis le début de ma vie adulte. Cette activité m’identifie comme quelqu’un qui est insatisfait par la nature du monde réel, et qui décide de prendre sa revanche sur ce dernier en le façonnant pour lui donner une nouvelle forme plus agréable…
La première chose que je peux vous dire est que la dernière fois que je suis venue ici j’ai failli me tuer. Je suis passée par-dessus ou par-dessous les troncs des arbres, mikado géant dispersé sur ma sente loin de la ville échevelée…
La première chose que je peux vous dire, c’est que je suis très curieuse de vivre cette première résidence dans une région que je connais peu et qui m’attire…
La première chose que je peux vous dire, c’est qu’il y a probablement un complot contre moi, j’avais écrit un petit texte hilarant et plein de poésie, mais il a été perdu. Envolé comme une hirondelle, merci La Marelle !
Une femme, à un moment de doute, habite la Grande Villa. Impressions, lumières changeantes, sons ténus : un univers textuel et musical, une évidente proximité entre deux artistes sensibles.
La première chose que je peux vous dire c’est que je suis heureux d’être là, même si je ne sais pas où je suis, ou plutôt parce que je ne sais pas où je suis, alors je n’ai pas besoin de me poser des questions, ni même de penser, ça fait du bien, il suffit de regarder autour de soi, il y a tellement de choses qui se passent ici, ça me rappelle tant d’histoires et ça en appelle tant de nouvelles…
La première chose que je peux vous dire est que s’obliger à supprimer la plus belle phrase conduit à la nouveauté. Que la pertinence est, toujours, dissidence et réaction. Que l’urgence oblige à tout mener à son terme. Que l’idée de suicide doit fructifier. Que j’ai d’abord écrit quelque chose de plus beau. Je l’ai supprimé.
Un récit de science-fiction sur la capacité de transformation de l’identité humaine, sur la connaissance et la mémoire de la terre. Projet lauréat « Résidences d’auteurs – Écrire pour la rue » (SACD/DGCA) et « Cultures Urbaines et Innovantes » (Région Provence–Alpes–Côte d’Azur).
Cortázar est double : il est l’écrivain argentin caractéristique du « Boom » latino-américain, l’auteur de nouvelles fantastiques typiques du Río de la Plata, le personnage engagé dans la Révolution cubaine. Certes. Mais tout ceci correspond à une image figée qui a vieilli. Ces actes du colloque organisé en 2014 (à Marseille, Fontevraud et Paris), pour le centenaire de sa naissance, dévoilent un Cortázar novateur et décalé.
La première chose que je peux vous dire est la préciosité du temps, celui-là précisément offert dans un écrin lors d’une résidence et dont on conserve la clef jalousement, pour qu’il ne s’évapore pas, pour le maintenir à soi, un temps précieux qu’il sera d’autant plus facile à offrir qu’il ne se cabre pas, qu’il ne file ni se défile à la moindre injonction, au plus petit courant d’air, un temps fidèle.
La première chose que je peux vous dire c’est que je suis très heureuse d’être à Marseille, avec cette lumière, la mer, et du temps pour dessiner tout ça.
La première chose que je peux vous dire c’est que je vais arpenter les rues de Marseille à pied et que pour moi, avec tout ce qu’il y aura à regarder, à découvrir, à translater ensuite dans la mémoire et dans l’imaginaire, et seulement deux jambes et mes cinq sens plus un sixième à mettre en éveil, ce sera une vraie source de vie quotidienne, avec tous les imprévus, les coups de fatigue et d’enchantement.
La première chose que je peux vous dire c’est que j’ai très envie de venir à Marseille. Passer de l’océan qui est un peu le mien, c’est-à-dire à côté duquel je suis née, ce qui est peu de chose au fond, à la mer dont j’ai toujours pensé, mais pourquoi, que c’était tout comme si j’y étais née. Les pluralités des histoires passées par là, auxquelles je tenais comme si j’y avais été.
La première chose que je peux vous dire en guise de bienvenue est un message de zéphyr au printemps dans les pins maritimes ; un murmure des temps anciens sur un lit de mimosa et d’eucalyptus : deux reflets d’écume extraits de mes voyages odysséens.
La première chose que je peux vous dire, il faudra ne pas s’en souvenir. Ça sera un mot nu comme un bonjour ou quelque chose avec les yeux. Ça sera un geste de la main, une énergie dans la voix. La première chose, c’est toujours une échappée. C’est quelqu’un d’autre venu de moi qui le prononce. La première chose, c’est moi tout entière et je ne le sais pas.
Une écriture qui questionne la place de l’homme dans la ville, l’errance, les traversées, mais aussi une voix féminine, un corps, en dialogue avec la danse et la musique.
La première chose que je peux vous dire n’est pas celle que je voudrais vous dire si j’avais de la parole cette maîtrise parfaite qu’ont les sages pour se taire et être toutefois entendus et compris. Mais puisqu’il nous faut un début à notre relation, la première chose que je peux vous dire est que je viens en ami.
Pour l’auteur comme pour son avatar Dita Kepler, il s’agit d’arpenter Marseille. Technique d’approche : l’anamorphose. Ou comment se distordre pour mieux se retrouver…
Pour l’auteur comme pour son avatar Dita Kepler, il s’agit d’arpenter Marseille. Technique d’approche : l’anamorphose. Ou comment se distordre pour mieux se retrouver.
« J’ai beau remuer, touiller, soulever le sucre fondu, tourner, retourner, brasser, rien n’y fait, je porte la tasse à mes lèvres, je bois le liquide refroidi par mes appréhentions et la malédiction s’accomplit inexorablement… le sucre reste au fond. »
Clément Baloup, auteur de bandes dessinées, et Sandrine Lana, journaliste, réalisent une BD documentaire et une exposition pédagogique qui racontent le conflit opposant les ouvriers de Fralib à Gémenos (thés et infusions « Éléphant ») avec le géant Unilever, la création d’une coopérative, et l’avenir commun à construire.
Esther Salmona est invitée à occuper l’univers d’écrivains, à habiter poétiquement leur lieu, leur voix, leur présence physique, leurs textes aussi… À être en quelque sorte « en résidence » dans l’espace des écrivains accueillis, ou dans les blancs de leur espace.
[Résidence filée]
L’écrivain malgache Jean-Luc Raharimanana et le photographe marseillais Pascal Grimaud entament un projet qui les amènera à effectuer un voyage commun à Madagascar et un temps de travail croisé entre Marseille et Antananarivo.
[Texte & photo]
Un long dialogue avec Sylvain Coher, à propos de son travail d’écriture, qu’il envisage « comme en 3D ». Il évoque avec précision l’écriture de livrets d’opéra pour une trilogie de cantates policières, mais aussi ses romans « Carénage » et « Nord-nord-ouest ».